Pensées, poèmes et vague à l'âme

Samedi, nous sommes allées dans le Yorkshire, Corinne, Marlène et moi. Claudia devait venir mais elle était malade. En fait, la veille, nous sommes toutes allées au resto. C’était la fin du Ramadan. En traversant Rusholme, nous avons vu des gens en liesse, ça klaxonnait de partout, les autos-radio déversaient à fond les derniers tubes de Bollywood. Mais nous ne nous sommes pas arrêtées. Nous avons atterri dans un resto mexicain complètement aseptisé, qui n’avait de mexicain que le nom. Dans la nuit, Claudia a été malade. Le lendemain, elle a appelé pour essayer de différer le week-end, mais Corinne a dit non. Belle solidarité !

« Shit, qu’est-ce qu’ils attendent pour passer de la musique potable ? »

« Il y a dans la maison d’à côté 5 garçons. L’un d’entre eux s’appelle Mark, un autre est surnommé Baby parce qu’il n’a que 17 ans. J’ai d’abord connu Mark, il me matait par sa fenêtre pendant que je lavais le sol de la cuisine. Il m’a fait signe d’ouvrir la fenêtre, mais ces fichues fenêtres ne s’ouvrent pas au rez-de-chaussée. Je n’ai trouvé qu’à ouvrir un vasistas. T’aurais vu l’allure : debout en équilibre sur le rebord de l’évier à essayer de passer un bout de visage par le vasistas pour lui parler… Enfin, ça ne l’a pas rebuté. 5 minutes plus tard, je buvais du thé debout dans sa cuisine (eh oui). Encore 10 minutes plus tard, je faisais la connaissance de Garf et Baby qui m’ont emmenée au pub. Donc bière après thé. Normal … Il était chouette ce pub, il paraît que c’est une ancienne église. C’est grand, c’est beau et ils avaient ouvert une porte immense sur un jardin. Super agréable, super doux de s’asseoir sur un muret en pierre moussu et herbeux en sirotant et en se marrant avec ses nouveaux voisins.

Sortie du métro, les bâtiments s’étirent là-bas. La faculté… Le flot de personnes qui passent les portes s’apparentent plus à des touristes qu’à des étudiants.

L’homme à la fenêtre

Pourquoi est-il si beau ?

Couchée sur le sol à plat ventre, elle fait machinalement glisser sa main. Elle a passé tout l’après-midi dans cette position, en écoutant la neige tomber dans sa tête.

A-t-il décidé de me punir ? Il n'écrit pas pour faire hurler ma douleur encore.

Ces longs après-midi pluvieux me faisaient penser aux promenades dans Hyde Park, lorsque la pluie se mêlait aux senteurs d'automne. De la terre aux chaussures, j'étais sûre qu'il y avait quelque part une personne pour qui compter, une personne qui m'attendait. Ou alors dans ma chambre. Les quatre murs de ma chambre m'ouvraient des horizons, des traces que je pouvais suivre, mais je n'allais jamais loin par peur de ne pas revenir. Et toutes les musiques qui m'entraient dans la tête et qui dansaient. Et les effluves, et les relents de la saison, qui là encore, soûlaient mon âme. Et j'allongeais le corps dans cette harmonie, et je versais en arrière, et je tombais, sans me faire mal, au milieu de ces terres bouleversantes.