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Week-end in Yorkshire
--> Lettre à Hedda-hiver 1994
Samedi, nous sommes allées dans le Yorkshire, Corinne, Marlène et moi. Claudia devait venir mais elle était malade. En fait, la veille, nous sommes toutes allées au resto. C’était la fin du Ramadan. En traversant Rusholme, nous avons vu des gens en liesse, ça klaxonnait de partout, les autos-radio déversaient à fond les derniers tubes de Bollywood. Mais nous ne nous sommes pas arrêtées. Nous avons atterri dans un resto mexicain complètement aseptisé, qui n’avait de mexicain que le nom. Dans la nuit, Claudia a été malade. Le lendemain, elle a appelé pour essayer de différer le week-end, mais Corinne a dit non. Belle solidarité !
Tu comprendras donc bien vite que je ne me reconnais pas dans ce groupe, je n’ai pas du tout l’impression d’y exister. Cela dit, le week-end était super parce que je suis partie avec les meilleures d’entre elles et qu’elles m’ont fait une petite place au sein de leur cercle.
Notre chambre était mignonne, très cosy et le prix relativement peu élevé à trois. Nous avons visité Fontain Abbey, une abbaye presque totalement en ruine, la cathédrale d’York au pied de laquelle nous nous sommes arrêtées devant un bateleur qui avait l’air tout droit sorti du Moyen-Âge. Nous avons déambulé dans les ruelles humides, malsaines de la vieille ville en nous extasiant comme trois jolies touristes sorties d’un roman de Danielle Steele. La nuit tombant, nous nous sommes arrêtées dans un coffee house. Ce fut l’un des meilleurs goûters de ma vie, sans compter tous les meilleurs goûters qui sont encore à venir. Le chocolat chaud, moussant et chargé d’arôme, qui semblait délicat dans sa vaisselle de porcelaine si simple qu’elle en était touchante, des scones faits maison, fondants, friables juste comme il fallait, que nous couronnions d’une montagne de cette crème délicieuse et typique des vieilles maisonnées anglaises. Trois petites Anglaises at tea time. Nous avons fini la soirée e apothéose dans un pub qui nous a servi des beans à la sauce tomate trop délicieuse et dégusté une bière trop froide en écoutant un groupe dont j’ai oublié le nom et même le genre de musique qu’il jouait. Mais c’était très sympa. Marlène pensait à ses enfants.
Le lendemain, nous reprenions la route pour une longue ballade poétique jusqu’aux Moors. Il a même neigé, le vent soufflait à nous couper les joues. Nous admirions ces arbres noirs, faméliques, complètement noueux et enroulés sur eux-même du fait de la force du vent qui les a fait se tordre. Ils semblaient malades et donnaient au paysage de longues herbes rousses et mourantes un aspect tout à fait inquiétant. J’ai adoré cela et ai regretté, à la suite du récit que Corinne nous en a fait, que nous ne puissions aller visiter la maison des Brontë.
Ecrit par Gala, le Vendredi 28 Octobre 2005, 22:42 dans la rubrique "Le journal d'Aurora".
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One of Shakespeare's sisters
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