Pensées, poèmes et vague à l'âme

Vous souvenez-vous du soir où nous valsions ?
Les hautes voûtes du château s’ouvraient
Sur des flots de lumière immobile
Et se brisaient dans les ténèbres.

Laissons mourir la joie.
Consacrons-nous à notre peine.
Il n’y a rien que j’espère tant
Que ce retour à nous.
Un autre émoi de vous.

Prête à fondre sur vous, comme l’oiseau de proie,
Je me voulais prise au piège de vos mains
Qui ont respiré les ciels foncés d’orages.
Je voulais vous étourdir dans la largeur de cette robe.

Dans une chambre déserte,
Loin du tumulte d’une brillante soirée,
Ma taille dans vos mains,
Nous tournions dans le silence,
Dans des frôlements de taffetas.
Les bougies mourraient sur les chandeliers
Et nous dansions encore.

Et j’ai posé ma main sur votre front
Et du bout des doigts j’ai retrouvé cette ride
Et j’ai dit :
« J’aime cela. »

En bas, l’orchestre jouait toujours.


ERER