Pensées, poèmes et vague à l'âme

Ses yeux se tournent vers moi. Elle me regarde.
Elle lève sa main au-dessus de ma tête
Froide et blanche
Et sort une lumière de la nuit.

Par delà les tombes
Les mains se joignent
Les yeux pleins de terre
« Amour, de toutes nos mortes joies
Il ne reste rien. »

Pour l’amour du caporal de la garde
Sa main froide et blanche
Sur le bord de la baignoire
Le chaos résonne encore.

Je revois sa main
Je revois son regard
Noir et profond comme la tombe où je suis couchée.

Elle a tenté d’hypnotiser la garde
Mais ne put garder que la mort embrassée
Parcourue d’un frisson de plaisir.
Les caprices du destin l’ont menée, Elle
Dans ce pays magique
Où douloureuse
Comme une chimère blanche
Elle portait la marque du démon.

Je revois sa main
La main d’une chasseresse
Qui déterra le cadavre de son amant
Pour enlacer ses doigts une dernière fois
Pour assaillir sa bouche une dernière fois.

Elle
Sa main froide et blanche
Sur le bord de la baignoire
Un rictus a empoisonné son visage
Elle
Dame aux yeux de biche
Enferrée dans son corps
Attend aux portes de la mort.


Le givre matinal
A recouvert leur tombe
Ses yeux tournés vers moi
Sa main posée sur ma tête
Et sort une lumière de la nuit.


ERER